http://www.midilibre.fr/2012/02/17/laetitia-star-du-x-contre-les-mauvaises-langues-l-institutrice-seule-contre-google,459294.phpMontpellier Lætitia, star du X, ex-reine des nuits montpelliéraines, contre les mauvaises languesL’actrice s’est mise au net
On croyait qu’elle avait raccroché les talons. Les médisants la décrivaient vieillie, ruinée, usée. Certains se désespéraient de ne plus la croiser à Saint-Gély-du-Fesc, où, longtemps, elle circulait dans une grosse berline verte, frappée d’un 36-15 Lætitia rose.
C’était le début des années 1990, l’époque du minitel et l’âge d’or des caméscopes VHS. Ses vidéos amateurs avaient bâti la renommée planétaire de cette "pionnière du genre", comme elle dit, bien avant que son concept - aller filmer des couples chez eux - ne devienne la norme du porno sur internet. Que les nostalgiques se rassurent : Lætitia n’a pas fui Montpellier. Elle a juste déménagé.
Elle s'est tournée vers le webCette Normande, qui passa son enfance près d’Honfleur "à rêver, dès l’âge de 6 ans, de devenir une star", au milieu d’une fratrie de neuf enfants, est retournée vivre dans le Calvados, entre Livarot et Lisieux, à la faveur rose bonbon "d’une nouvelle histoire d’amour". Fini la grande époque : le Paradisio, boîte “ non-conformiste” de Fabrègues dont elle a vendu ses parts, le Rex vidéo ("mon grand regret"), les arrivées en hélicoptère, à Cannes, pour les Hot d’or, les soirées avec, entre autres incommensurables vedettes, Rocco Siffredi, et "les balades en mini-jupe, sans culotte". "Revenue de plein de choses", l’actrice-réalisatrice a mûri.
Désormais, Lætitia mise sur le web tout en étant à "la recherche du bien-être". Disposant d’un bon "capital génétique", paraissant "facilement cinq à six ans de moins", cette mère de famille de 47 printemps est passée de l’échelle industrielle à la fabrication artisanale. Et réfute, en bloc, les ragots : "Je vais très bien et je ne fais pas les poubelles", en écho aux calomnies qui avaient fait suite à sa séparation d’avec Michel Soulier, alias “Papy Salaud”.
Voilà qui devrait ravir les plus complexés : l’ex-Languedocienne "n’est plus à la recherche de la quantité mais de la qualité". Sur son site, elle propose webcam live et interactive, photos et castings, contre un abonnement et ne rémunère plus les amateurs, elle qui, telle "Madonna, drague les petits jeunes" et ne fait plus que des duos "avec des gens vraiment motivés". Cocorico : elle ne s’est pas entièrement délocalisée ; sa page web est gérée depuis Montpellier.
Les cancans du villageQue reste-t-il de ses années passées dans le Languedoc ? On devrait le savoir dans ses mémoires, qu’elle "écrit seule, sans l’aide de personne". On la sentirait presque pudique. Comme lorsqu’elle parle de son fils ("le seul sujet qui puisse vraiment m’atteindre"), qui apprit à l’âge de 9 ans, dans la cour d’école, de camarades forcément cruels, la profession de sa maman. Cette année, en classe de troisième, il n’a pas hésité à remplir la fiche de renseignements ainsi : "Profession de la mère : réalisatrice de films X". Et assume aussi bien qu’elle. "Je suis forte et bien dans mes baskets", jure l’amatrice d’escarpins.
Cancans de village, lorsque la voilà soupçonnée par la femme d’un artisan, venu effectuer une réparation dans sa villa, d’avoir couché avec son mari ou, encore, quand on accuse sa nounou d’avoir tourné dans un film : "Des détracteurs qui n’ont pas la chance de faire l’amour tous les jours !"
Lætitia a su se blinder. Sa famille est sa cuirasse ; sa mère a toujours tout su de sa carrière : "La première personne qui compte dans la vie, avant un mari ou un amant, c’est sa maman." Consciente qu’elle est "une marque de fabrique", elle ne sait pas quand elle quittera le métier, toujours mue par un même enthousiasme et prête "à bouffer la vie à pleines dents". L’une des rares choses qu’elle peut faire en public. Sans crainte d’être jugée.
L’INSTITUTRICE SEULE CONTRE GOOGLEElle avait 19 ans et n’imaginait sans doute pas qu’en tournant dans À l’école de Lætitia, elle allait trouver sa vocation : institutrice. Quelques années plus tard, souffrant que son nom soit toujours associé sur le net à une scène porno, elle a assigné Google en justice. Il suffisait, en effet, de taper ses initiales et le verbe “swallow” (qui, en anglais, signifie avaler) pour la retrouver. Lætitia avait, alors, été interrogée par la brigade des mœurs, sans être inquiétée par la suite. Depuis, la (jeune) professeur des écoles a gagné son procès, en première instance et en appel. Google l’a désindexée. Mais, avertit son avocat montpelliérain, Me Arnaud Dimeglio, « le préjudice perdure ». Car, depuis, la condamnation du géant américain a fait grand bruit sur la toile… Et voilà son passé coquin qui ressurgit à nouveau sur le moteur de recherche.
« LE PIRATAGE EXISTAIT AVANT »Les films de Lætitia (comme la série À l’école de Lætitia) se vendaient dans les années 1990 à quelque 60 000 exemplaires par an. Beaucoup de ses œuvres - environ 400 -sont disponibles en streaming ou en téléchargement illégal sur internet. La fermeture par le FBI de Mégaupload et de son pendant X, Megaporn, semble l’indifférer : « Le piratage existait avant ! Je me souviens qu’un matin, les douanes m’ont appelée car elles venaient de saisir trois tonnes de cassettes vidéo. »
Sans compter « les nombreuses actrices qui se font passer pour moi sur internet ». Ou encore le piratage sauvage : à Saint-Gély, les adolescents en émoi se faisaient fort de récupérer, directement dans la poubelle, les rushes de ses exploits. Si elle a vendu la plupart de ses droits, elle reste encore propriétaire de quelques films. Et semble philosophe : « Que voulez-vous que je fasse, que j’aille manifester ? » Moins Anonymous qu’elle…