Bonjour
Des chercheurs veulent cloner un Mammouth d'après des cellules qu'ils ont retrouvé
http://sciencesetavenir.nouvelobs.com/fondamental/20120913.OBS2341/mammouth-clone-le-retour-des-annonces-fracassantes.html?xtor=RSS-24#xtor=RSS-9
Mammouth cloné : le retour… des annonces fracassantes!
Des chercheurs espèrent découvrir des cellules vivantes dans des restes de mammouths laineux conservés dans le permafrost. Le rêve d'un mammouth cloné n'est pas à portée de main pour autant...
Momument à la gloire des mammouths dans la ville de Khanty-Mansiisk,en Sibérie. Le mammouth laineux a vécu entre -300.000 et -10.000 ans. (AP Photo/Dmitry Lovetsky/Sipa)
Avec la découverte de nouveaux os de mammouth laineux dans le permafrost sibérien, le fantasme d’un ‘parc à mammouths’ clonés a lui aussi refait surface. L’équipe de Semyon Grigoryev, professeur à l’Université fédérale du Nord-Est de Yakoutie, a mis au jour des restes de mammouth laineux, notamment des os contenant de la moelle osseuse, des poils et des tissus mous, à 100 mètres de profondeur, au cours d’une expédition menée dans le nord-est de la province de Yakoutie.
Cellules intactes
Grigoryev a précisé que des cellules « intactes », comprenant le noyau dans son entier, avaient été découvertes dans le matériel exhumé. Il a précisé à l’agence de presse Reuters qu’une mauvaise traduction avait amené de nombreux médias à parler de cellules «vivantes» au lieu de cellules «intactes». Ce qui n’est pas du tout la même chose : il est possible d’extraire de l’ADN des fossiles, comme l’ont montré les travaux sur l’ADN du mammouth, de l’ours des cavernes ou de l’homme de Neandertal, sans que subsistent dans ces tissus fossilisés des cellules vivantes, capables de se reproduire.
Le sulfureux Dr Hwang
Les échantillons vont donc être envoyés dans un laboratoire pour tenter d’y découvrir ces fameuses cellules vivantes. Et là c’est l’autre point délicat de l’affaire : l’Université de Grigoryev a passé en mars dernier un accord avec le Sud-coréen Woo-suk Hwang, auteur de la plus importante fraude scientifique de ce siècle. En 2004 il avait annoncé avoir réussi à extraire des lignées de cellules souches à partir d’embryons humains clonés. Tous les résultats avaient été fabriqués.
Jusqu’à présent aucune cellule vivante n’a été extraite des mammouths congelés sortis du permafrost sibérien.
(ci-dessus le bébé mammouth Lyuba, découvert en 2007. Kin Cheung/AP/Sipa)
Or c’est bien de cellules vivantes, capables de se diviser dans un milieu de culture, dont les scientifiques ont besoin pour parvenir à cloner un être vivant. Reconstituer l’ADN du mammouth à partir de la séquence de son génome est beaucoup trop complexe et hors de portée des généticiens.
Le permafrost est-il un congélateur suffisamment efficace?
Cependant, la chance de retrouver des cellules vivantes dans un mammouth congelé depuis des milliers d’années dans le permafrost est plus que mince. Semyon Grigoryev le reconnaît lui-même dans ses déclarations à Reuters. Pour que des cellules soient conservées, il faudrait que la température de congélation reste à peu près stable – or le permafrost n’est pas un congélateur contrôlé par un thermostat.
En admettant qu’un un tel trésor cellulaire sorte un jour du permafrost, 10.000 ans environ après sa disparition, il resterait de nombreux obstacles avant de parvenir à cloner le mammouth laineux. Une expérience menée au Japon sur des souris congelées montre qu’il est possible de cloner à partir de tissus congelés sans précautions particulières. Cependant, seules les cellules neuronales étaient suffisamment en bon état pour permettre un clonage, sans doute parce qu’elles sont protégées par davantage de sucres.
De plus le taux de réussite de ces manipulations est faible. S’il est relativement facile de multiplier les expériences sur des rongeurs, réussir une grossesse par clonage sur une éléphante –la seule espèce qui pourrait porter un mammouth- est une autre histoire. Même la fécondation in vitro (FIV) est rare sur les éléphants: la technique est difficile à appliquer sur une espèce dont l’ovulation n’intervient que tous les 5 ou 6 ans… Qu’il soit ou non raisonnable de l’envisager, le «mammouth park» reste un fantasme.
Infographie publiée dans Sciences et Avenir en septembre 2010, voir l'article complet: "La deuxième vie du mammouth Khroma"
Des chercheurs veulent cloner un Mammouth d'après des cellules qu'ils ont retrouvé
http://sciencesetavenir.nouvelobs.com/fondamental/20120913.OBS2341/mammouth-clone-le-retour-des-annonces-fracassantes.html?xtor=RSS-24#xtor=RSS-9
Mammouth cloné : le retour… des annonces fracassantes!
Des chercheurs espèrent découvrir des cellules vivantes dans des restes de mammouths laineux conservés dans le permafrost. Le rêve d'un mammouth cloné n'est pas à portée de main pour autant...
Momument à la gloire des mammouths dans la ville de Khanty-Mansiisk,en Sibérie. Le mammouth laineux a vécu entre -300.000 et -10.000 ans. (AP Photo/Dmitry Lovetsky/Sipa)
Avec la découverte de nouveaux os de mammouth laineux dans le permafrost sibérien, le fantasme d’un ‘parc à mammouths’ clonés a lui aussi refait surface. L’équipe de Semyon Grigoryev, professeur à l’Université fédérale du Nord-Est de Yakoutie, a mis au jour des restes de mammouth laineux, notamment des os contenant de la moelle osseuse, des poils et des tissus mous, à 100 mètres de profondeur, au cours d’une expédition menée dans le nord-est de la province de Yakoutie.
Cellules intactes
Grigoryev a précisé que des cellules « intactes », comprenant le noyau dans son entier, avaient été découvertes dans le matériel exhumé. Il a précisé à l’agence de presse Reuters qu’une mauvaise traduction avait amené de nombreux médias à parler de cellules «vivantes» au lieu de cellules «intactes». Ce qui n’est pas du tout la même chose : il est possible d’extraire de l’ADN des fossiles, comme l’ont montré les travaux sur l’ADN du mammouth, de l’ours des cavernes ou de l’homme de Neandertal, sans que subsistent dans ces tissus fossilisés des cellules vivantes, capables de se reproduire.
Le sulfureux Dr Hwang
Les échantillons vont donc être envoyés dans un laboratoire pour tenter d’y découvrir ces fameuses cellules vivantes. Et là c’est l’autre point délicat de l’affaire : l’Université de Grigoryev a passé en mars dernier un accord avec le Sud-coréen Woo-suk Hwang, auteur de la plus importante fraude scientifique de ce siècle. En 2004 il avait annoncé avoir réussi à extraire des lignées de cellules souches à partir d’embryons humains clonés. Tous les résultats avaient été fabriqués.
Jusqu’à présent aucune cellule vivante n’a été extraite des mammouths congelés sortis du permafrost sibérien.
(ci-dessus le bébé mammouth Lyuba, découvert en 2007. Kin Cheung/AP/Sipa)
Or c’est bien de cellules vivantes, capables de se diviser dans un milieu de culture, dont les scientifiques ont besoin pour parvenir à cloner un être vivant. Reconstituer l’ADN du mammouth à partir de la séquence de son génome est beaucoup trop complexe et hors de portée des généticiens.
Le permafrost est-il un congélateur suffisamment efficace?
Cependant, la chance de retrouver des cellules vivantes dans un mammouth congelé depuis des milliers d’années dans le permafrost est plus que mince. Semyon Grigoryev le reconnaît lui-même dans ses déclarations à Reuters. Pour que des cellules soient conservées, il faudrait que la température de congélation reste à peu près stable – or le permafrost n’est pas un congélateur contrôlé par un thermostat.
En admettant qu’un un tel trésor cellulaire sorte un jour du permafrost, 10.000 ans environ après sa disparition, il resterait de nombreux obstacles avant de parvenir à cloner le mammouth laineux. Une expérience menée au Japon sur des souris congelées montre qu’il est possible de cloner à partir de tissus congelés sans précautions particulières. Cependant, seules les cellules neuronales étaient suffisamment en bon état pour permettre un clonage, sans doute parce qu’elles sont protégées par davantage de sucres.
De plus le taux de réussite de ces manipulations est faible. S’il est relativement facile de multiplier les expériences sur des rongeurs, réussir une grossesse par clonage sur une éléphante –la seule espèce qui pourrait porter un mammouth- est une autre histoire. Même la fécondation in vitro (FIV) est rare sur les éléphants: la technique est difficile à appliquer sur une espèce dont l’ovulation n’intervient que tous les 5 ou 6 ans… Qu’il soit ou non raisonnable de l’envisager, le «mammouth park» reste un fantasme.
Infographie publiée dans Sciences et Avenir en septembre 2010, voir l'article complet: "La deuxième vie du mammouth Khroma"