Steve Jobs, le génie d'Apple, s'est éteint

Le fondateur emblématique d'Apple s'est éteint mercredi à Los Angeles. Le monde rend hommage à ce visionnaire de l'informatique.

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1955 - 2011. Ce jeudi, le site d'Apple est en deuil. Steve Jobs, son emblématique cofondateur s'est éteint mercredi à l'âge de 56 ans. Le père de la marque à la pomme souffrait depuis plusieurs années de graves problèmes de santé. Atteint d'une forme rare de cancer du pancréas, il avait subi une transplantation du foie en 2009. Mais affaibli, il avait passé le 24 août dernier, les rênes à son numéro 2, Tim Cook.
"Steve est mort en paix aujourd'hui entouré de sa famille", ont indiqué ses proches dans un communiqué. "Dans sa vie publique, Steve était connu comme un visionnaire. Dans sa vie privée, il chérissait sa famille", ont-ils ajouté.
"Exemple de l'ingéniosité"
Il était le génie créateur du Mac, de l'iPod ou encore de l'iPhone... "Apple a perdu un visionnaire et un créateur de génie, et le monde a perdu un être humain incroyable", a réagi l'actuel directeur général du groupe, Tim Cook, dans un mail adressé à ses employés. "Steve laisse derrière lui une société que seul lui pouvait avoir bâtie, et son esprit sera pour toujours la fondation d'Apple".

"Steve était l'un des plus grands inventeurs américains, assez courageux pour penser différemment, assez audacieux pour croire qu'il pouvait changer le monde, et assez talentueux pour le faire. En bâtissant l'une des entreprises les plus prospères de la planète en démarrant dans son garage, il était l'exemple même de l'ingéniosité américaine", a rendu hommage Barack Obama qui s'est dit profondément "attristé" par la nouvelle.
Une histoire de potes dans un garage...

L'avalanche de réactions ce jeudi notamment sur les réseaux sociaux, est révélateur du symbole qu'était devenu au fil des années l'architecte de tous les succès d'Apple. Et pourtant. Steve Jobs venait de loin. Il avait pensé et crée au côté de Steve Wozniak la juteuse entreprise dans un garage. Nous sommes alors en 1976. Neuf ans plus tard, il démissionne après une lutte interne de pouvoir. En 1997, il repasse aux commandes.
La reconnaissance de son talent

Le succès d'Apple va de pair avec Steve Jobs. Sa santé inquiétait régulièrement les investisseurs, tant les bons chiffres de la marque semblaient indissociables de son directeur. Il était l'orchestre du lancement des produits vedettes de la marque : de l'ordinateur iMac en 1998 à la tablette iPad en 2010, en passant par le baladeur numérique iPod (2001) ou l'iPhone (2007). En 2011, Apple est devenue un temps la plus grosse société du monde.Pesant 350 milliards de dollars en Bourse.

Dernière sortie en date de la pomme croquée mardi, avec l'iPhone 4S. Mais pour la première fois, Steve Jobs n'était pas là. Tim Cook jouait pour la première fois les maîtres de cérémonie de la keynote. Difficile de présenter les nouveautés de la marque sans le génie en la matière qui avait pris l'habitude d'organiser de véritables shows. Le monde a cette image de lui sur scène, jeans, col roulé et lunettes rondes, présentant les nouveautés de la marque. Steve Jobs venait alors de révolutionner notre quotidien.

La carrière de Steve Jobs en cinq vidéos

Parcourez, en cinq vidéos, le parcours du génie d'Apple, de ses débuts dans le garage familial aux hommages mondiaux, en passant par son retour en grâce dans une entreprise qui aura renvoyé l'un de ses deux cofondateurs.

Steve Jobs est décédé dans la nuit de mercredi à jeudi. Et le monde entier multiplie les hommages, comme pour mieux mettre en perspective l'oeuvre gargantuesque qu'il laisse derrière lui. L'occasion de revenir, en cinq vidéos, sur les moments les plus mémorables d'une carrière qui fut riche en instantanés historiques. Et dont la fin figure bien à quel point le cofondateur historique d'Apple aura marqué son temps.

Sa première apparition télévisée, en 1978
"Mon Dieu, regardez ça, je passe à la télé ! C'est incroyable !" Le jeune chef d'entreprise n'a alors pas l'habitude des projecteurs braqués sur lui. Le look est d'époque, c'est-à-dire tout droit sorti d'un clip des Bee Gees : brushing impeccable, raie sur le côté, barbe bien taillée et petites lunettes d'intello. La vidéo, qui montre les préparatifs de l'émission à venir, a surtout valeur d'anecdote. Du moins si l'on excepte une blagounette désormais appelée à rester dans les annales : "Dites-moi où sont les toilettes, parce que je risque de vomir à tout moment." Eclat de rires général dans l'assistance. Puis d'ajouter, placide : "Je ne plaisante pas."

Le discours aux étudiants de Stanford, en 2005
Nicolas Sarkozy a son discours de Grenoble. Steve Jobs a, lui, son discours de Stanford. Il n'est point question ici de d'interdire aux pirates informatiques possesseurs de PC d'acheter un Mac. Juste de s'exprimer face aux étudiants d'une des universités les plus prestigieuses du monde. Un moment de grâce, singulièrement émouvant, qui pourrait nous pousser à voir cette simple apparition publique comme le sommet de sa carrière. Pourquoi cela ? Parce que le fondateur d'Apple, déjà légitime à se retourner sur le chemin parcouru, y résume sa vie, son travail et sa philosophie en trois histoires poignantes. La première raconte les péripéties de son enfance d'adopté, ses premières angoisses à l'université, qui aura coûté toutes les économies de ses parents, alors que lui dormait à même le sol d'une chambre du campus, ne pouvant s'en payer une pour lui, et l'importance insoupçonnée de la calligraphie. La seconde évoque son éviction d'Apple (voir ci-dessous), et comment celle-ci lui a permis de savoir ce qu'il voulait faire (pour fonder, au passage, le studio d'animation Pixar). La troisième, enfin, s'épanche sur son rapport à la mort, bouleversé par la maladie. Un document aujourd'hui plus que jamais inestimable.

Retour sur une carrière hors-norme
Il aurait été bien difficile d'être exhaustif. Mais ce sujet, réalisé par nos confrères de LCI, survole néanmoins avec un certain succès les moments charnières de la trajectoire de Steve Jobs. Du premier "micro ordinateur personnel" fabriqué dans le garage de ses parents à l'âge de 20 ans, au Macintosh, le premier ordinateur accessible à tout un chacun, commercialisé en 1984. Sans oublier son éviction de la firme qu'il a créée (devenue depuis une expression restée dans le langage courant : "to be steved"), la traversée du désert qui a suivi, et son retour triophal au milieu des années 1990, annonciateur d'une nouvelle ère, initiée par l'iMac, et confirmée par l'iPhone et l'iPad. Mais ce qui restera sans doute le plus profondément ancré dans les mémoires de ses afficionados, au-delà d'une fin de parcours émaillée par un cancer du pancréas et une greffe du foie, ce seront sans doute ses shows en jean-basket, sortes de monologues comiques avant l'heure, reléguant presque au second plan la présentation de nouveaux produits qui leur servait de prétexte. Jusqu'au bout, une histoire de marque de fabrique.

L'Amérique pleure l'un de ses héros
Encore un survol de la carrière de Jobs par nos confrères de LCI, mais cette fois sous l'angle de la success story du self made man, incarnation parfaite du fameux rêve américain. Où l'on rappelle, en passant, qu'il fut également l'inventeur de la souris, et à quel point ses dernières inventions ont révolutionné notre façon de consommer des biens culturels.

Des hommages à travers le monde entier
Comme un symbole de l'empreinte laissée sur la planète entière, cette dernière a multiplié les hommages dans les heures ayant suivi l'annonce de la mort de Steve Jobs. A commencer par ses plus proches compatriotes, dont certains se sont précipités devant la maison familiale pour laisser des petits mots à même le trottoir, sous les yeux de voisins incrédules. En allant jusqu'au Japon, à l'autre bout de la planète, où une jeune fille en larmes ose la comparaison avec la mort d'Einstein. Et pose la question de l'avenir, ô combien incertain, d'Apple sans son gourou. Un héritage dont certains se seraient sans doute bien passé...

Reposez en paix ....

Je me demande bien ce que va devenir Apple maintenant.