Article de Martin Hirsch
Mes prises de position sur la visite médicale, dans le contexte du drame du Mediator ont suscité de nombreuses réactions indignées.
Indignation de visiteurs médicaux qui estiment n'y être pour rien, et ne veulent pas faire figure d'accusé
Indignation d'organisations syndicales qui soutiennent l'emploi (entre 15 et 20 000 personnes sont employées dans la promotion médicale) et dont l'une menace de porter plainte
Indignation du syndicat de l'industrie pharmaceutique, le LEEM, qui explique sur son site que la visite médicale est éthique, professionnelle et indispensable à la santé publique et que seuls quelques "irresponsables" peuvent prôner la suppression de la visite médicale.
Je rappelle que j'ai émis cette proposition parmi d'autres, dans un ensemble de suggestions destinées à changer le modèle économique du médicament et à réduire la dépense des acteurs de santé à l'égard de l'industrie pharmaceutique. Quelles sont ces propositions?
1) Recréer des laboratoires de recherche médicale publics, sans partenariats avec l'industrie pharmaceutique, afin qu'il puisse y avoir un vivier de chercheurs, totalement indépendant de l'industrie pharmaceutique, pouvant siéger dans les commissions d'expertise, sans conflits d'intérêts.
2) Interdire le financement de l'industrie pharmaceutique des "sociétés savantes", pour qu'elles soient savantes et indépendantes, ce qui ne devrait pas être deux qualités incompatibles entre elles.
3) Financer par des fonds publics la formation médicale continue et les congrès médicaux, et non pas par des participations de l'industrie pharmaceutique qui rend redevables médecins et chercheurs à l'égard de l'industrie pharmaceutique
4) "renationaliser" la pharmacovigilance et faire en sorte que les études de risque soient commandités par les autorités sanitaires directement et non pas confiées au laboratoire dont le médicament est sous surveillance et qui "pilote" les études qui peuvent remettre en cause les médicaments qu'il produit
5) Avoir une conception beaucoup plus stricte de la prévention des conflits d'intérêts.
6) et, enfin, assurer l'information des médecins sur les médicaments autrement que parce qu' on appelle de la "promotion", c'est à dire par des visiteurs médicaux.
L'industrie pharmaceutique suit le profil de prescription des médecins, recoupe avec les données de vente des pharmacies, et peut ainsi cibler son marketting en incitant à prescrire des médicaments. est-ce vraiment par le biais de l'industrie que les médecins doivent être informés sur les nouveaux médicaments? Non, ce n'est pas un bon système et le fait qu'il existe dans d'autres pays n'est pas un argument, à mes yeux, recevable. Les systèmes d'information doivent être indépendants de l'industrie et s'il doit y avoir des personnes qui informent les médecins, elles pourraient le faire pour le compte d'autres organismes. les autorités sanitaires, l'assurance maladie, éventuellement des organisations professionnelles médicales ou des sociétés savantes (devenues indépendantes).
Dire cela, ce n'est pas porter offense aux personnes qui exercent ce métier, c'est proposer de réduire l'emprise économique de l'industrie pharmaceutique sur le monde médical. Et les 3 milliards d'euros (au moins) qui sont dépensés chaque année pour la promotion des médicaments par les laboratoires qui les produisent, financés par l'assurance maladie, pourraient certainement être mieux utilisés, s'ils finançaient la formation médicale continue, l'information indépendante, des actions de recherche, d'évaluation et de surveillance.
Je n'en démords pas.
http://martinhirsch.blogs.nouvelobs.com/archive/2011/01/23/post-mediator-a-propos-des-visiteurs-medicaux.html
Vous pouvez voir les commentaires des Internautes, dont certains qualifiés en médecine, en cliquant sur le lien ci dessus
Mes prises de position sur la visite médicale, dans le contexte du drame du Mediator ont suscité de nombreuses réactions indignées.
Indignation de visiteurs médicaux qui estiment n'y être pour rien, et ne veulent pas faire figure d'accusé
Indignation d'organisations syndicales qui soutiennent l'emploi (entre 15 et 20 000 personnes sont employées dans la promotion médicale) et dont l'une menace de porter plainte
Indignation du syndicat de l'industrie pharmaceutique, le LEEM, qui explique sur son site que la visite médicale est éthique, professionnelle et indispensable à la santé publique et que seuls quelques "irresponsables" peuvent prôner la suppression de la visite médicale.
Je rappelle que j'ai émis cette proposition parmi d'autres, dans un ensemble de suggestions destinées à changer le modèle économique du médicament et à réduire la dépense des acteurs de santé à l'égard de l'industrie pharmaceutique. Quelles sont ces propositions?
1) Recréer des laboratoires de recherche médicale publics, sans partenariats avec l'industrie pharmaceutique, afin qu'il puisse y avoir un vivier de chercheurs, totalement indépendant de l'industrie pharmaceutique, pouvant siéger dans les commissions d'expertise, sans conflits d'intérêts.
2) Interdire le financement de l'industrie pharmaceutique des "sociétés savantes", pour qu'elles soient savantes et indépendantes, ce qui ne devrait pas être deux qualités incompatibles entre elles.
3) Financer par des fonds publics la formation médicale continue et les congrès médicaux, et non pas par des participations de l'industrie pharmaceutique qui rend redevables médecins et chercheurs à l'égard de l'industrie pharmaceutique
4) "renationaliser" la pharmacovigilance et faire en sorte que les études de risque soient commandités par les autorités sanitaires directement et non pas confiées au laboratoire dont le médicament est sous surveillance et qui "pilote" les études qui peuvent remettre en cause les médicaments qu'il produit
5) Avoir une conception beaucoup plus stricte de la prévention des conflits d'intérêts.
6) et, enfin, assurer l'information des médecins sur les médicaments autrement que parce qu' on appelle de la "promotion", c'est à dire par des visiteurs médicaux.
L'industrie pharmaceutique suit le profil de prescription des médecins, recoupe avec les données de vente des pharmacies, et peut ainsi cibler son marketting en incitant à prescrire des médicaments. est-ce vraiment par le biais de l'industrie que les médecins doivent être informés sur les nouveaux médicaments? Non, ce n'est pas un bon système et le fait qu'il existe dans d'autres pays n'est pas un argument, à mes yeux, recevable. Les systèmes d'information doivent être indépendants de l'industrie et s'il doit y avoir des personnes qui informent les médecins, elles pourraient le faire pour le compte d'autres organismes. les autorités sanitaires, l'assurance maladie, éventuellement des organisations professionnelles médicales ou des sociétés savantes (devenues indépendantes).
Dire cela, ce n'est pas porter offense aux personnes qui exercent ce métier, c'est proposer de réduire l'emprise économique de l'industrie pharmaceutique sur le monde médical. Et les 3 milliards d'euros (au moins) qui sont dépensés chaque année pour la promotion des médicaments par les laboratoires qui les produisent, financés par l'assurance maladie, pourraient certainement être mieux utilisés, s'ils finançaient la formation médicale continue, l'information indépendante, des actions de recherche, d'évaluation et de surveillance.
Je n'en démords pas.
http://martinhirsch.blogs.nouvelobs.com/archive/2011/01/23/post-mediator-a-propos-des-visiteurs-medicaux.html
Vous pouvez voir les commentaires des Internautes, dont certains qualifiés en médecine, en cliquant sur le lien ci dessus