Source : LE FIGARO.FR
Al Pacino et la magie d'Oscar Wilde
Al Pacino, sur le débarcadère du casino de Venise, est venu présenter en première mondiale son film Wilde Salome.
Crédits photo : ALESSANDRO GAROFALO/REUTERS
Metteur en scène et acteur, il présente hors compétition à la Mostra de Venise Wilde Salome.
Arrivée de star, mais de star toute simple, pour Al Pacino, seul sur
le débarcadère du casino de Venise, acclamé et mitraillé par les
photographes. L'acteur et metteur en scène tient une place à part,
populaire et élitiste, mélange de gloire hollywoodienne intacte depuis Le Parrain et d'une aura très personnelle née de ses recherches passionnées, obsessionnelles, d'homme de théâtre. Après avoir exploré le Richard III de Shakespeare dans Looking for Richard, il est venu présenter en première mondiale à la Mostra Wilde Salome,
où on le regarde interpréter la pièce d'Oscar Wilde aux deux sens du
terme : donner sa vision et sa compréhension de l'œuvre, et la jouer.
Bien que Wilde Salome soit à tous égards à part de la
compétition, il est étonnant de constater à quel point cette «histoire
d'une obsession» , selon l'expression de Pacino, est au cœur des thèmes
du festival : l'ambition, la dépravation, l'orgueil du pouvoir, la
violence du sexe, la colère (traités notamment par Clooney, Cronenberg,
Polanski ou par Steve McQueen) prennent une puissance et une intensité
exceptionnelles quand Pacino les concentre dans le conflit entre Hérode
et Salomé autour du prophète Jean-Baptiste. Il incarne un Hérode
écartelé avec la même rage entre sa lubricité et sa religiosité, face à
la superbe Jessica Chastain, Salomé brûlante et absolue.
Entre cinéma et théâtre
«Voir
Jessica Chastain en Salomé était pour moi une raison de faire ce film,
dit Pacino. Au départ, je ne savais pas où cela irait. J'avais une
vision, mais pas une histoire. Je songeais à une sorte de collage, qui
comprenne à la fois la pièce, les révélations personnelles qu'elle
m'apportait, et quelque chose de l'état d'esprit de Wilde au moment où
il l'a écrite. Wilde était un esprit supérieur et provocateur, mais
aussi authentiquement religieux.»
Il revient sur l'évolution qui
l'a conduit à prendre la caméra : «Il y a vingt-cinq ans, dans ma vie
personnelle et artistique, je me sentais comme entre deux chaises, entre
cinéma et théâtre. Et j'éprouvais le besoin de rassembler les choses
que j'aime dans la vie. C'est ainsi que je suis devenu réalisateur.
J'ignorais tout des besoins d'un réalisateur. Je suis seulement tombé
amoureux de l'idée magique de faire un film. J'en ai tourné cinq ou six
qu'on ne verra jamais, pas plus que mes peintures. Je connais trop de
grands cinéastes pour oser les montrer.»
S'il a montré Looking for Richard, c'était avec une intention didactique : «Je voulais apprivoiser le public américain à Shakespeare.» Avec Wilde Salome,
il voulait «faire sentir la personnalité de Wilde à travers le style
passionné de sa pièce». Mais il espère aussi, c'est sa plus noble
ambition d'artiste, «attirer et encourager le public à entrer dans cette
œuvre. C'est pourquoi je suis là, dans ce grand festival, avec ce petit
film personnel et expérimental».
Voilà les amis, je voulais vous présenter la dernière actualité de ce génie qui est un des derniers montres du cinéma mondial. Dis donc my friend, le jour où tu partiras, au moins une personne te pleurera.
Al Pacino et la magie d'Oscar Wilde
Al Pacino, sur le débarcadère du casino de Venise, est venu présenter en première mondiale son film Wilde Salome.
Crédits photo : ALESSANDRO GAROFALO/REUTERS
Metteur en scène et acteur, il présente hors compétition à la Mostra de Venise Wilde Salome.
Arrivée de star, mais de star toute simple, pour Al Pacino, seul sur
le débarcadère du casino de Venise, acclamé et mitraillé par les
photographes. L'acteur et metteur en scène tient une place à part,
populaire et élitiste, mélange de gloire hollywoodienne intacte depuis Le Parrain et d'une aura très personnelle née de ses recherches passionnées, obsessionnelles, d'homme de théâtre. Après avoir exploré le Richard III de Shakespeare dans Looking for Richard, il est venu présenter en première mondiale à la Mostra Wilde Salome,
où on le regarde interpréter la pièce d'Oscar Wilde aux deux sens du
terme : donner sa vision et sa compréhension de l'œuvre, et la jouer.
Bien que Wilde Salome soit à tous égards à part de la
compétition, il est étonnant de constater à quel point cette «histoire
d'une obsession» , selon l'expression de Pacino, est au cœur des thèmes
du festival : l'ambition, la dépravation, l'orgueil du pouvoir, la
violence du sexe, la colère (traités notamment par Clooney, Cronenberg,
Polanski ou par Steve McQueen) prennent une puissance et une intensité
exceptionnelles quand Pacino les concentre dans le conflit entre Hérode
et Salomé autour du prophète Jean-Baptiste. Il incarne un Hérode
écartelé avec la même rage entre sa lubricité et sa religiosité, face à
la superbe Jessica Chastain, Salomé brûlante et absolue.
Entre cinéma et théâtre
«Voir
Jessica Chastain en Salomé était pour moi une raison de faire ce film,
dit Pacino. Au départ, je ne savais pas où cela irait. J'avais une
vision, mais pas une histoire. Je songeais à une sorte de collage, qui
comprenne à la fois la pièce, les révélations personnelles qu'elle
m'apportait, et quelque chose de l'état d'esprit de Wilde au moment où
il l'a écrite. Wilde était un esprit supérieur et provocateur, mais
aussi authentiquement religieux.»
Il revient sur l'évolution qui
l'a conduit à prendre la caméra : «Il y a vingt-cinq ans, dans ma vie
personnelle et artistique, je me sentais comme entre deux chaises, entre
cinéma et théâtre. Et j'éprouvais le besoin de rassembler les choses
que j'aime dans la vie. C'est ainsi que je suis devenu réalisateur.
J'ignorais tout des besoins d'un réalisateur. Je suis seulement tombé
amoureux de l'idée magique de faire un film. J'en ai tourné cinq ou six
qu'on ne verra jamais, pas plus que mes peintures. Je connais trop de
grands cinéastes pour oser les montrer.»
S'il a montré Looking for Richard, c'était avec une intention didactique : «Je voulais apprivoiser le public américain à Shakespeare.» Avec Wilde Salome,
il voulait «faire sentir la personnalité de Wilde à travers le style
passionné de sa pièce». Mais il espère aussi, c'est sa plus noble
ambition d'artiste, «attirer et encourager le public à entrer dans cette
œuvre. C'est pourquoi je suis là, dans ce grand festival, avec ce petit
film personnel et expérimental».
Voilà les amis, je voulais vous présenter la dernière actualité de ce génie qui est un des derniers montres du cinéma mondial. Dis donc my friend, le jour où tu partiras, au moins une personne te pleurera.