C'est peu dire que Xavier Niel et ses offres à prix cassés ont bousculé le petit monde des télécoms. Ripostes commerciales, polémiques, hémorragie de la clientèle... Retrouvez les événements qui ont marqué l'intrusion de Free dans le mobile.
Xavier Niel avait promis de diviser les factures de téléphone par deux, il l'a fait.
Le jour où Free Mobile ébranla la planète mobile
Le 10 janvier dernier, fidèle à sa réputation de franc-tireur, Xavier Niel ébranle le marché français du mobile avec ses offres à prix cassés. Après des semaines de rumeurs, il dévoile ses deux formules d'abonnement. Sans téléphone et sans engagement, la première, à 2 euros par mois pour soixante minutes et 60 SMS, est gratuite pour les détenteurs d'une Freebox. Et la seconde, à 19,99 euros avec appels et données illimités, coûte 15,99 euros aux freenautes. Devant un parterre de journalistes et d'analystes qui semblent acquis à sa cause, le patron de Free entend démontrer avec ses offres défiant toute concurrence que, jusqu'à présent, les opérateurs historiques du mobile ont pratiqué des tarifs outrageusement élevés, bien supérieurs au coût réel du service vendu. Message passé:
aussitôt, c'est le raz-de-marée. Le jour même, le service abonnement de Free et son site internet sont pris d'assaut jusqu'à saturation.
Les concurrents tentent de s'aligner
La riposte ne se pas fait attendre. Sur le plan commercial, Virgin Mobile est le premier à dégainer, avec un forfait à 19,99 euros annoncé au lendemain même du show de Xavier Niel. En moins d'une semaine tous les acteurs du marché présentent leurs nouvelles offres. Bouygues Telecom et son forfait illimité B&You à 19,99 euros est le seul à s'aligner sur le tarif Free mobile. Mais le nouvel opérateur fait mieux puisqu'il propose un forfait à 15,90 euros à ses abonnés ADSL. On sait que B&You ne propose pas de package Mobile+ADSL. Zero Forfait, opérateur alternatif, présente de son côté un forfait à 18,90 euros, avec un fair use de 500 Mo, et un second à 14,90 euros, qui ne comprend que les appels illimités en France. SFR et Orange baissent eux aussi leurs tarifs mais restent plus chers. Quant au forfait d'une heure et 60 SMS à 2 euros de l'outsider, il reste hors d'atteinte.
Free irrite ses concurrents, et en premier lieu les trois opérateurs historiques accusés par Xavier Niel d'avoir pris leurs clients pour des vaches à lait. Piqués au vif, ils répliquent par voie de presse. La hache de guerre est déterrée.
Une avalanche de bugs s'abat sur Free Mobile
Avant la fin du mois de janvier, les premiers dysfonctionnements prêtent le flanc à la critique. Le service en charge de la portabilité des numéros est saturé. Les cartes Sim sont livrées en retard, laissant les clients sans ligne. Et, plus grave, Free est suspecté de ne pas respecter les conditions de l'accord d'itinérance qui le lie à Orange. Pour bénéficier de l'acheminement de ses appels par France Télécom, Free s'est engagé à couvrir 27% de la population française avec son réseau propre. Or, on le soupçonne d'emprunter prioritairement les antennes de France Télécom. L'Arcep, appelée à la rescousse pour statuer sur la qualité du réseau du nouvel arrivant, conclura que ses antennes émettent correctement. Attaqué sur son réseau, sur ses investissements, Free Mobile admet que 90% de son trafic passe par France Télécom, et qu'il doit accélérer ses investissements pour tenir la charge. Au même moment, les difficultés à faire aboutir les appels se multiplient. Selon une étude du cabinet Directique, le taux d'échec des appels téléphoniques atteint 46% à Paris et Lyon entre 18h et 21h, à la fin du mois de mars.
Du pain béni pour ses concurrents...
La valse des clients
Il n'empêche. Entre-temps, les clients se sont détournés de leurs opérateurs pour se jeter dans les bras du nouvel arrivant. On estime qu'à la fin du mois de février l'offre de Free a fait perdre plus d'un demi-million de clients à Orange, SFR et Bouygues Telecom, de l'aveu-même de ceux-ci. Cet exode n'est pas sans effet sur l'emploi. L'Arcep en convient, l'arrivée de Free dans le mobile pourrait menacer de 5.000 à 10.000 emplois chez les opérateurs concurrents. Le gendarme des télécoms temporise toutefois en ajoutant que les opérateurs historiques ont les reins assez solides pour faire face sans procéder à des licenciements. Et il précise qu'il faudrait prendre en compte les créations d'emplois éventuellement engendrées par le nouvel opérateur.
Aujourd'hui l'hémorragie s'est stabilisée. Bouygues Telecom et France Télécom ont même constaté un retour dans leur giron de quelques déçus de Free.
A ce jour, Free Mobile compte entre 2 et 2,5 millions d'abonnés, d'après les analystes du secteur. Et plus de 3 millions de personnes pourraient l'avoir rejoint d'ici à la fin de l'année
http://lexpansion.lexpress.fr/high-tech/free-mobile-les-100-premiers-jours-du-trublion_292531.html
Xavier Niel avait promis de diviser les factures de téléphone par deux, il l'a fait.
Le jour où Free Mobile ébranla la planète mobile
Le 10 janvier dernier, fidèle à sa réputation de franc-tireur, Xavier Niel ébranle le marché français du mobile avec ses offres à prix cassés. Après des semaines de rumeurs, il dévoile ses deux formules d'abonnement. Sans téléphone et sans engagement, la première, à 2 euros par mois pour soixante minutes et 60 SMS, est gratuite pour les détenteurs d'une Freebox. Et la seconde, à 19,99 euros avec appels et données illimités, coûte 15,99 euros aux freenautes. Devant un parterre de journalistes et d'analystes qui semblent acquis à sa cause, le patron de Free entend démontrer avec ses offres défiant toute concurrence que, jusqu'à présent, les opérateurs historiques du mobile ont pratiqué des tarifs outrageusement élevés, bien supérieurs au coût réel du service vendu. Message passé:
aussitôt, c'est le raz-de-marée. Le jour même, le service abonnement de Free et son site internet sont pris d'assaut jusqu'à saturation.
Les concurrents tentent de s'aligner
La riposte ne se pas fait attendre. Sur le plan commercial, Virgin Mobile est le premier à dégainer, avec un forfait à 19,99 euros annoncé au lendemain même du show de Xavier Niel. En moins d'une semaine tous les acteurs du marché présentent leurs nouvelles offres. Bouygues Telecom et son forfait illimité B&You à 19,99 euros est le seul à s'aligner sur le tarif Free mobile. Mais le nouvel opérateur fait mieux puisqu'il propose un forfait à 15,90 euros à ses abonnés ADSL. On sait que B&You ne propose pas de package Mobile+ADSL. Zero Forfait, opérateur alternatif, présente de son côté un forfait à 18,90 euros, avec un fair use de 500 Mo, et un second à 14,90 euros, qui ne comprend que les appels illimités en France. SFR et Orange baissent eux aussi leurs tarifs mais restent plus chers. Quant au forfait d'une heure et 60 SMS à 2 euros de l'outsider, il reste hors d'atteinte.
Free irrite ses concurrents, et en premier lieu les trois opérateurs historiques accusés par Xavier Niel d'avoir pris leurs clients pour des vaches à lait. Piqués au vif, ils répliquent par voie de presse. La hache de guerre est déterrée.
Une avalanche de bugs s'abat sur Free Mobile
Avant la fin du mois de janvier, les premiers dysfonctionnements prêtent le flanc à la critique. Le service en charge de la portabilité des numéros est saturé. Les cartes Sim sont livrées en retard, laissant les clients sans ligne. Et, plus grave, Free est suspecté de ne pas respecter les conditions de l'accord d'itinérance qui le lie à Orange. Pour bénéficier de l'acheminement de ses appels par France Télécom, Free s'est engagé à couvrir 27% de la population française avec son réseau propre. Or, on le soupçonne d'emprunter prioritairement les antennes de France Télécom. L'Arcep, appelée à la rescousse pour statuer sur la qualité du réseau du nouvel arrivant, conclura que ses antennes émettent correctement. Attaqué sur son réseau, sur ses investissements, Free Mobile admet que 90% de son trafic passe par France Télécom, et qu'il doit accélérer ses investissements pour tenir la charge. Au même moment, les difficultés à faire aboutir les appels se multiplient. Selon une étude du cabinet Directique, le taux d'échec des appels téléphoniques atteint 46% à Paris et Lyon entre 18h et 21h, à la fin du mois de mars.
Du pain béni pour ses concurrents...
La valse des clients
Il n'empêche. Entre-temps, les clients se sont détournés de leurs opérateurs pour se jeter dans les bras du nouvel arrivant. On estime qu'à la fin du mois de février l'offre de Free a fait perdre plus d'un demi-million de clients à Orange, SFR et Bouygues Telecom, de l'aveu-même de ceux-ci. Cet exode n'est pas sans effet sur l'emploi. L'Arcep en convient, l'arrivée de Free dans le mobile pourrait menacer de 5.000 à 10.000 emplois chez les opérateurs concurrents. Le gendarme des télécoms temporise toutefois en ajoutant que les opérateurs historiques ont les reins assez solides pour faire face sans procéder à des licenciements. Et il précise qu'il faudrait prendre en compte les créations d'emplois éventuellement engendrées par le nouvel opérateur.
Aujourd'hui l'hémorragie s'est stabilisée. Bouygues Telecom et France Télécom ont même constaté un retour dans leur giron de quelques déçus de Free.
A ce jour, Free Mobile compte entre 2 et 2,5 millions d'abonnés, d'après les analystes du secteur. Et plus de 3 millions de personnes pourraient l'avoir rejoint d'ici à la fin de l'année
http://lexpansion.lexpress.fr/high-tech/free-mobile-les-100-premiers-jours-du-trublion_292531.html